Doit-on suivre le chemin tracé ?

Cette question est souvent discutée lors des ateliers avec les ados. Sont-ils vraiment libres de choisir leur vie ou sont-ils influencés, de façon plus ou moins claire, par leur environnement humain, culturel, social… ?
J’ai vécu une situation métaphorique qui pourra me servir lors de prochains ateliers.

Chaque été, à Nantes, je vais suivre la ligne pour découvrir les œuvres. Cette ligne tracée au sol à travers la ville permet de découvrir des œuvres d’art, exposées dans différents quartiers de la ville dans le cadre du Voyage à Nantes.
Plan en main et les yeux régulièrement rivés au sol, je suivais la ligne, enfin jusqu’à un certain point. Le parcours est très long et non seulement j’étais à pied mais je suis partie trop tard pour voir l’ensemble. Il fallait donc faire des choix, couper certains passages. Je n’ai finalement pas totalement suivi la ligne, mais ce n’est pas l’objectif de cette sortie, le plus important est de voir les œuvres. Alors certes, en suivant rigoureusement la ligne je suis sûre de tout voir mais je dois aussi tenir compte de mes contraintes et de mes goûts : mon plan est accompagné d’une présentation des œuvres, certaines m’attirent moins.

Et il y a les œuvres qui, elles aussi, ont changé les règles !

La fontaine Wallace du jardin du muséum d’histoire naturelle. L’évasion de Cyril Pedrosa

En voici un exemple, les cariatides de la fontaine Wallace sont sorties de la place qu’elles occupent depuis 150 ans !

Antipodos d’Ivan Argote, place Maréchal Foch

La statue de Louis XVI a disparu et un personnage semble descendre de la colonne.
Voici deux exemples où les artistes ont utilisé des œuvres anciennes, qu’ils ont détournées, pour s’exprimer. Ils ont changé ce qui semblait immuable pour partager une idée grâce à leur regard critique sur ce que ces œuvres anciennes peuvent dire aux spectateurs d’aujourd’hui.

Ces exemples pourraient peut-être montrer qu’il est possible de s’appuyer sur ce qui nous semble imposé pour construire notre propre chemin. Je donne souvent aux ados cette phrase de Nietzsche, reprise d’un poème de Pindare, « deviens ce que tu es » ou le choix que nous devons faire selon Sartre, j’ai maintenant de quoi les illustrer pour la rentrée prochaine. J’ai hâte de les retrouver pour découvrir comment les jeunes penseurs vont accueillir cette proposition. En attendant, il me reste des œuvres du voyage à Nantes à découvrir !

Publié par chouettephilosophe

Ateliers de discussions à visée philosophique avec des enfants

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