Changer de regard…

Tel est le titre du chapitre de Folles histoires du sage Nasredin qui a inspiré le dernier atelier de discussion que j’ai partagé avec les jeunes au CHU de Saint Nazaire.

Après la lecture de quelques aventures de l’illustre sage, nous avons essayé de comprendre d’où nous viennent nos points de vue ? Comment nous pourrions avoir une vision plus proche de la vérité ? et comment savoir qu’il s’agit d’une vision plus juste ? et pour finir, nous nous sommes demandés comment nous pouvions prendre conscience de nos biais et essayer de les corriger lorsqu’ils sont trop prégnants ? Voici donc ce que les jeunes en on dit :

Nous interprétons tout à partir de notre point de vue, de manière consciente ou pas. Mais cette interprétation sera différente de celle de mon voisin à tel point qu’il est parfois difficile de savoir où se trouve la vérité.

Cette capacité d’interprétation se forme à partir de nos expériences, notre éducation, notre culture, nos intérêts et nos valeurs. Nous avons mis en place des biais cognitifs qui nous permettent de réagir rapidement à une situation mais en l’interprétant à notre façon.

Pour savoir si notre interprétation est la bonne, il faudrait prendre le temps de mieux observer, recueillir beaucoup d’arguments qui la confirment. Par l’expérience et la répétition, nous pouvons nous approcher de la vérité.

Avoir différents points de vue, jugements, interprétations… n’est pas un problème tant que nous respectons ceux qui sont différents des nôtres.

On peut considérer qu’il n’y a pas de norme mais la société nous incite à entrer dans des cases, des normes, qui ne correspondent pas à tout le monde. Il faudrait beaucoup de cases pour que chacun puisse trouver ce qui lui convient. Nous pouvons aussi créer de nouvelles cases en s’enrichissant de ce que les autres proposent et en apprenant de nos erreurs.

Mais nous devons aussi avoir une meilleure connaissance de nous-même pour comprendre, être conscient de nos comportements. Ne pas laisser nos habitudes prendre le dessus et aller vers les autres pour découvrir d’autres choses et casser la routine. Nous devons aussi être attentifs aux signes extérieurs avant de subir un choc lorsqu’on est confronté brutalement à nos erreurs.

Cet échange a été très riche et je remercie les jeunes de l’atelier de l’avoir permis. L’ouverture d’esprit est un remède à de nombreux maux. Elle permet d’accueillir et de s’enrichir tout en gardant un esprit critique. Mais ce n’est pas un exercice facile d’où l’intérêt de pratiquer régulièrement cet exercice réflexif avec tous les jeunes (et moins jeunes aussi) pour que chacun soit en capacité de trouver sa place dans la société.

Textes : Les folles histoires du sage Nasredin, I. Kotsou et M. Ricard, éditions L’Iconoclaste – Allary.

Publié par chouettephilosophe

Ateliers de discussions à visée philosophique avec des enfants

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