
J’ai dû ressortir mes albums sur la guerre pour un atelier avec les collégiens. J’en ai profité pour acheter un petit nouveau, pour moi mais paru en 2015, aux éditions Rue du Monde, La Guerre qui a changé Rondo de Romana Romanyshyn et Andriy Lesiv, tous les deux Ukrainiens.

Cet album parle de la guerre qui a eu lieu en Ukraine en 2014. Les auteurs montrent comment la violence envahit la vie de tous, comment les armes détruisent les projets et les vies mais aussi comment la population se réunit pour se défendre et faire reculer l’envahisseur. Puis il faut reconstruire et soigner les blessures pour que la vie reprenne, avec ces cicatrices.


La Guerre, d’Anais Vaugelade est un classique et L’Ennemi, de Davide Cali et Serge Bloch, éditions Sarbacane, est mon chouchou pour montrer l’absurdité de se battre contre ses semblables. Ce dernier m’a accompagné lors de mon atelier et il a été fort apprécié par les jeunes.
Je partage juste quelques mots des jeunes;
« Pourquoi ne parle-t-on pas de toutes les guerres de la même façon? On fait plus attention à certaines guerres. » « C’est un problème médiatique, ça rapporte plus de parler de certaines guerres. C’est pour l’argent. » « On s’inquiète de certaines guerres parce qu’on a besoin de ce que produisent les pays, comme le gaz ou le pétrole. C’est à cause de l’impact économique. » « Ce qui est grave c’est qu’on ne parle pas de certains peuples parce que ce sont des petits groupes. » « Le plus grave c’est la mort des personnes qui veulent défendre leur pays. »
Des élèves de 6ème
Il me semble intéressant de compléter cette petite bibliographie avec des albums pour réfléchir aux régimes politiques autoritaires.

- Avec les plus grands Matin Brun de Franck Pavloff, Cheyne éditions.
- Avec des plus jeunes lecteurs Halte, on ne passe pas de Isabel Minhos Martins et Bernardo P. Carvalho, éditions Notari.
- Les Frères moustaches d’Alex Cousseau et Charles Dutertre, éditions du Rouergue
Ce sont aussi de bons supports pour se demander s’il faut toujours obéir aux lois.
Les guerres et les dictatures poussent les habitants à fuir en abandonnant tout, à braver la mort dans l’espoir de trouver une terre d’asile. Cette migration est magnifiquement présentée dans l’album sans texte d’Issa Watanabe, Migrants, éditions La Joie de lire.

Pour finir, j’ajouterai L’Agneau qui ne voulait pas être un mouton, de Didier Jean et Zad, éditions Syros. Il permet de discuter du comportement humain face à la violence.

L’atelier philo a permis aux enfants de prendre de la distance par rapport à l’actualité dont ils avaient parlé avec leur professeur d’histoire. Nous avons essayé de comprendre cette notion pour arriver à la conclusion qu’elle est présente en permanence mais pas toujours armée. Un jeune a proposé que les chefs d’états s’affrontent au cours d’une partie d’échec plutôt que d’envoyer des hommes se battre pour eux. J’aime beaucoup cette idée.